Les centres pour handicapés physiques d’Argovie font figure d’exemple : ils prennent en charge les personnes présentant un handicap physique ou atteintes dans leur santé pour les faire progresser. L’école du centre d’Aarau répond aux besoins spécifiques des écoliers. C’est là que les deux fillettes Asya et Noemi collectent leur savoir pour l’avenir.
Les enfants présentant des besoins particuliers nécessitent des solutions individuelles pour être les plus autonomes possible, mais également pour trouver leur place dans le monde professionnel. Un objectif réaliste comme le démontrent les « Zentren Körperbehinderte Aargau » ou Zeka, avec beaucoup d’engagement et de passion.
Promouvoir l’autonomie et l’intégration
Zeka prend en charge les personnes présentant un handicap physique ou atteintes dans leur santé pour les faire progresser. Depuis 1996, Zeka s’est fixé comme objectif de procurer à ces personnes la vie la plus autonome possible en les intégrant dans la société. Sa mission commence dès lors que l’on constate un retard de développement chez un enfant ou une atteinte à sa santé. Zeka qui assure l’enseignement du jardin d’enfants et de l’école primaire fait partie intégrante du paysage scolaire du canton d’Argovie. Cet enseignement s’adresse aux enfants et adolescents présentant un QI de 70 minimum ainsi qu’à ceux ayant un handicap physique ou atteints dans leur santé.
C’est le développement qui compte
L’école d’Aarau a été inaugurée en 1984. Ueli Speich qui a débuté comme directeur en 1994 est responsable de la fondation Zeka depuis l’an 2000. « Nous avons un personnel très motivé et parfaitement qualifié », déclare Ueli Speich avant de préciser : « La collaboration interdisciplinaire avec les différentes instances est structurée, optimisée et s’oriente vers les besoins respectifs des élèves. »
Depuis les débuts de Zeka, beaucoup de choses se sont améliorées. L’attitude des proches, par exemple, a évolué de manière positive. « Aujourd’hui, les parents se focalisent davantage sur le développement que sur le handicap de leur enfant », explique Ueli Speich.
Sans barrières dès le départ
Le développement des enfants commence par un bâtiment scolaire accessible à tous. Dès la construction des locaux, Zeka a pris en compte les différents besoins des élèves. Depuis, aucune adaptation architecturale importante n’a été nécessaire. Seules les salles de bain ont dû être améliorées et des chambres de soins séparées aménagées. Dans ces locaux, les spécialistes aident les enfants à accomplir des tâches physiques ou prennent en charge de petites blessures ou des malaises.
Afin de prendre en considération tous les besoins, l’emploi du temps est adapté individuellement à chaque enfant.Cette planification est un véritable défi pour les éducateurs. Ils y intègrent également des heures de thérapie telles qu’ergothérapie, physiothérapie ou thérapie psychomotrice.
Une voix grâce à une application
115 enfants fréquentent actuellement le centre Zeka d’Aarau. C’est le cas des deux fillettes Asya et Noemi. Asya, 10 ans, souffre d’une maladie musculaire. Elle utilise un fauteuil roulant électrique et communique via un iPad équipé d’une « Predicable-App ». Cette application lui donne une voix.
Asya est une fillette créative et très intelligente. Elle adore faire des vidéos qu’elle poste sur TikTok. Elle imite les mouvements des mains et des bras des interprètes chanteurs et danseurs. Malgré son lourd handicap physique, elle se débrouille très bien. Par ailleurs, elle adore dessiner et caresser son chat. « J’aimerais un jour suivre une formation de designer comme ma cousine », avoue-t-elle.
Du tableau à l’écran
La camarade d’Asya, Noemi, a 13 ans et souffre de neurofibromatose. Sa capacité visuelle est fortement altérée.Noemi utilise une caméra à distance qui lui permet de lire ce qui est écrit au tableau ou ce qu’elle écrit. La caméra s’oriente individuellement et projette le texte sur le moniteur prévu à cet effet. La fillette peut ensuite y agrandir le texte en fonction de ses besoins. Pour écrire, elle oriente la caméra vers sa feuille. Elle ne regarde toutefois pas sa feuille, mais l’écran où s’affiche ce qu’elle inscrit. Elle peut ainsi lire ce qu’elle écrit.
Les matières préférées de Noemi sont les mathématiques, les travaux textiles et la gymnastique. Elle adore notamment les sports de ballon, comme la balle aux prisonniers. Malgré son handicap, elle maîtrise le jeu à merveille et s’amuse beaucoup.
La nécessité d’une bonne collaboration
Ce système qui fonctionne si bien en Argovie devrait être également transposable dans d’autres cantons. Comment y parvenir ? Le chef de division de l’école d’Aarau, Carlo Mettauer, explique : « A la Zeka, nous y parvenons grâce à une bonne collaboration interdisciplinaire. » Celle-ci implique la mise en réseau de différentes instances et un échange régulier, comme par exemple avec l’assurance-invalidité du canton d’Argovie.
Pour en savoir plus sur les Centres d’handicapés physiques d’Argovie (en allemand).
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